Femme souveraine

Judith est une femme qui passe les frontières; elle réinterroge avec force les positions théologiques traditionnelles, les différences ethniques figées, les distinctions de genre stériles. En ces temps de crise où les hommes se montrent défaillants, Judith prend l’initiative, se risque à l’événement, et… décapite le général Holopherne. L’acte est proprement inouï - "de la main d'une femme" - et pourtant mûri, préparé.

 

La valeur de l'action

 Il ne s’agit plus comme Joakim, grand prêtre du Temple de Jérusalem, de pratiquer des rituels de purification. Il ne s’agit pas non plus comme Ozias, Ancien de la ville de Béthulie, d’accorder au Seigneur un délais de cinq jours pour exercer sa miséricorde. Il s’agit bien plutôt de méditer l’Histoire d’Israël, afin de mieux comprendre ces moments décisifs où la foi fût proprement féconde.

 

Pour un temps fécond

Une grande surprise de ce récit vient d’Alchior, ammonite allié des assyriens, qui raconte à Holopherne l’Histoire d’Israël avec une conviction déroutante. Il sera exposé à la mort pour cette audace, mais recueilli par les hébreux aux pieds des remparts de Béthulie. Témoin des exploits de Judith, Alchior perd pied, y voit la main de Dieu, se convertit. Judith la Juive et Alchior l’Ammonite se rencontrent par delà les frontières, se reconnaissent comme frères, célèbrent la fécondité de l’Alliance.