"Le Prophète Elie se leva comme un feu

et sa parole brûlait comme une torche."

 

Elie se dresse, menace les prophètes de Baal, déplore la conduite des hébreux : "Il n'y aura ces années-ci ni rosée ni pluie, sinon à ma parole". On ne sait trop si l'on doit saluer ici le courage d'une parole solitaire confrontée à la persécution, ou s'inquiéter de l'orgueil d'une parole qui ne se réclame que d'elle-même.

 

La Réponse du Seigneur ne se fait pas attendre : "Va-t-en d'ici, dirige-toi vers l'orient et cache-toi dans le ravin de Kerith, qui est à l'est du Jourdain. Ainsi tu pourras boire au torrent, et j'ai ordonné aux corbeaux de te ravitailler là-bas."

 

Elie l'impétueux, engagé dans un combat contre l'idolâtrie, est invité à se tenir à l'écart, à faire l'expérience de la dépendance, pour trouver l'orient d'un chemin de vie et de confiance. Puis ce sera au contact de la veuve de Sarepta, une idolâtre, qu'Elie devra trouver sa subsistance... et trouver au plus profond de lui-même le miracle d'une parole de vie.

 

Du Mont Carmel au Mont Horeb, la parole du prophète se fera plus intérieure, à l'écoute de cette "Voix de fin silence" qui se révèle à lui-même. La Musique de Mendelssohn vise ici à rendre le devenir d'une voix vers toujours plus de transparence et de lumière, jusqu'à l'éblouissement de son enlèvement dans un ciel de feu.